Rachel YOUANT KOFFI est une ivoirienne aux multiples casquettes : Responsable Ressources Humaines, Doctorante en administration des affaires, Formatrice emploi/recrutement. Elle aime partager son expérience et donner des conseils aux jeunes sur le monde du travail, comme le témoigne son slogan « Qui donne s’enrichit ».
Elle figure parmi le Top 10 des profils d’Afrique francophone les plus suivis sur LinkedIn, publié en août 2019, avec plus de 19.000 abonnés. Elle se fait un devoir de prodiguer régulièrement des conseils très utiles aux professionnels.
Nous avons eu l’honneur de l’interviewer pour qu’elle partage avec nous ses expériences sur le métier de Manager des Ressources Humaines. Lisez plutôt.
Sharing Professional Experiences (SPE) : Bonjour Rachel YOUANT KOFFI. Merci pour le temps précieux que vous nous accordez. Les responsables des ressources humaines sont souvent perçus comme ceux qui décident de l’avenir des salariés : recrutement, salaires, promotions, etc. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste exactement le travail de Manager des Ressources Humaines (MRH) et quelles sont les fausses conceptions que les gens ont généralement de ce métier ?
Rachel YOUANT KOFFI (RYK) : Le métier de Manager des Ressources Humaines se résume à l’écoute des salariés pour leur permettre de travailler en toute quiétude et contribuer au développement de leur entreprise. Les gens n’en ont pas vraiment une fausse conception, mais les Managers RH eux-mêmes entretiennent le flou autour de ce noble métier. Notre métier se situe à deux niveaux : en amont, pour penser la stratégie de développement RH en adéquation avec la stratégie globale de l’entreprise. En aval, pour la mise en œuvre de cette stratégie qui passe par la définition du besoin en ressources humaines, le recrutement, l’intégration du salarié, sa vie au sein de l’entreprise jusqu’à sa sortie. Notre métier a un fort volet stratégique et administratif.
SPE : Pourquoi avez-vous choisi ce métier et comment avez-vous su que c’était le métier qui vous correspondait ?
RYK : Je n’ai jamais choisi ce métier en réalité. Si je peux me le permettre, ce métier m’a choisi dès mon bas-âge (rires). J’ai commencé à gérer les Hommes au sein des associations, mon équipe de hand-ball, mes premiers postes que j’ai occupés. Lorsqu’en classe de BTS 2, mon professeur en Gestion RH me disait que je ferai une bonne manager RH, je lui disais que ce métier ne m’intéresse pas à cause des calculs (salaires, diverses indemnités et autres). Je n’aime pas trop les calculs (rires). En fuyant, Dieu me conduisait toujours vers le management des Hommes. Aujourd’hui, j’aurais regretté de n’avoir pas fait ce métier, parce que c’est devenu une vraie passion pour moi. Jamais sans les Hommes ; toujours disponible pour essayer de trouver des solutions aux situations difficiles.
SPE : Quels sont les bons côtés et les moins bons côtés du métier de MRH ?
RYK : Tout le métier me plaît particulièrement, même si nous sommes jugés à tort. J’ai de l’appétit pour le défi dans ce métier. Comme chaque métier, il y a ses aspects négatifs et positifs. Moi, je me dis toujours que si tout va bien, Rachel n’a plus sa place en entreprise.
SPE : Pour devenir MRH, quel parcours scolaire et universitaire doit-on suivre ?
RYK : Déjà, il faut aimer le métier et se dire que nous manageons des Hommes et que nous sommes plus à l’époque du participatif, de l’échange, de la collaboration. Celui qui a compris ces fondamentaux peut, avec un BTS RH, Master RH ou Doctorat, manager les Hommes.
SPE : Avez-vous eu des difficultés à trouver votre premier emploi ? Si oui, comment y avez-vous fait face ?
RYK : Dieu m’a vraiment fait grâce dans ma vie professionnelle. J’ai intégré la première entreprise de mon parcours professionnel en tant que remplaçante et j’y ai fait 7 ans. Ce stage a été possible sur proposition de mon CV par le biais d’une amie. Mais avant, j’ai vraiment peiné à trouver un premier stage.
SPE : Comment s’est passée votre première expérience en entreprise ? Vous vous en êtes plutôt bien sortie ou vous avez eu des difficultés au début ?
RYK : Comme précédemment dit, j’avais intégré l’entreprise comme remplaçante au sein d’une multinationale. J’avoue qu’au deuxième jour de travail, l’envie de quitter le poste était très grande. La réceptionniste que je remplaçais était en congés de maternité. Ses tâches étaient nombreuses et il fallait s’adapter assez rapidement dans un contexte très stressant et face à une hiérarchie plus qu’exigeante. Je le dis, je revois ce que j’ai vécu : merveilleuse expérience.
SPE : Pourriez-vous nous raconter une anecdote dans votre parcours professionnel qui vous a permis d’apprendre une leçon clé pour votre carrière professionnelle ?
RYK : L’un mes collègues m’a informée que mon patron voulait que je fasse un travail. J’étais en ce moment, assistante administrative, par ailleurs chargée du management des ressources humaines. Sans même vérifier, je m’exécute. Plus tard, mon patron me sermonne copieusement, parce qu’il n’était pas l’auteur de la demande. Conclusion : en entreprise, il faut toujours vérifier les informations et en plus, laisser des traces par un mail.
SPE : Une question que nous ne pouvions ne pas poser :). Vous êtes une femme très active sur LinkedIn. Vous êtes Responsable RH, vous faites une thèse de doctorat, vous êtes formatrice et mentor de plusieurs jeunes. Où trouvez-vous le temps de faire tout cela et surtout, en tant que femme, comment arrivez-vous à avoir un équilibre vie privée/vie professionnelle ?
RYK : Seule ma passion est la réponse à cette question. Ma passion ne me fait pas voir passer le temps. Si j’ai pu écouter une personne en quête d’emploi en détresse, ma journée est gagnée. Ma famille, je suis avec elle après le travail et le week-end. La seule chose qui me manque, c’est le sport qui est un peu délaissé (rires). Mais je m’y remettrai très bientôt.
SPE : Quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui aimeraient se lancer dans une carrière en gestion des ressources humaines comme vous ?
RYK : Il faut aimer et humaniser le métier. Être MRH n’est pas synonyme d’écraser les autres, mais les orienter, les guider, discipliner quand il le faut. Il faut aussi rester dans la formation constante pour mieux accompagner sa hiérarchie et les collaborateurs.
SPE : Merci beaucoup pour vos précieux conseils. Nous vous souhaitons tout le meilleur dans vos entreprises.
RYK : Merci. Qui donne s’enrichit.
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Stéphanie S.M.