Vous êtes en quête d’emploi après avoir obtenu votre diplôme. Vous avez postulé à une offre d’emploi et avez été retenu pour un entretien d’embauche. Vous travaillez déjà mais vous souhaitez changer de poste ou d’entreprise. Vous estimez que vous en donnez plus qu’il ne faut à votre employeur et qu’il est temps que vous soyez rémunéré à votre juste valeur.
Si vous êtes dans une de ces situations, vous passerez sûrement par ce moment assez délicat au cours duquel il faudra discuter « salaire ». Votre potentiel employeur ou recruteur vous demandera d’indiquer vos prétentions salariales ou vous fera une proposition de salaire. Et là, il faudra négocier votre salaire.
« Négocier son salaire fait référence au fait que la discussion sur la question du salaire ne doit pas aller dans un seul sens. Il faudrait échanger avec votre potentiel employeur ou recruteur pour trouver un accord. »
Malheureusement, beaucoup de gens ne négocient pas leur salaire pour plusieurs raisons.
- Ils ne peuvent pas négocier : il est courant de voir, surtout sur les réseaux sociaux, des offres d’emploi avec des salaires déjà indiqués. Généralement, dans ces cas, c’est « à prendre ou à laisser », et il y a très peu de marge pour la négociation.
- Ils ne savent pas qu’ils peuvent négocier : en dehors de la raison précédente, accepter sans discuter un salaire qui ne vous convient pas, n’est pas conseillé. Vous vous dites peut-être qu’avec le chômage accru dans nos pays, pouvoir trouver un travail, même faiblement payé, est mieux que rien. Avant d’accepter trop vite sans négocier, n’oubliez pas qu’accepter aujourd’hui un salaire trop faible pour un poste aura un impact sur vos futurs salaires, surtout si vos futurs employeurs exigent vos anciennes fiches de paie.
- Ils ont peur de ne pas avoir une meilleure proposition de salaire ailleurs : généralement, ceux qui sont en début de carrière ont peur de négocier leur premier salaire car ils ne connaissent pas leur valeur sur le marché et n’ont pas assez confiance en eux.
- Ils ne savent pas comment s’y prendre : ne vais-je pas paraître trop orgueilleux ? comment négocier sans risquer de perdre cette opportunité ?
Patricia Wendling, Directrice du cabinet de conseil en Ressources Humaines « Human Factor » donne ci-après quelques conseils pour négocier son salaire.
- Bien se renseigner au préalable sur les prix du marché. Faites votre petite enquête pour connaître la tranche de salaire raisonnable pour votre poste au vu de votre niveau d’études et de vos compétences. Consultez les rémunérations publiées par les cabinets de recrutement, si possible. Renseignez-vous auprès d’aînés dans votre domaine ou auprès de personnes qui occupent le poste que vous visez. Et si tous ces conseils ne vous aident pas, posez-vous cette question : « pour combien n’irai-je pas travailler ? » :).
- Bien identifier au préalable ce que vous valez et ce que vous apportez à l’entreprise. En être conscient(e) n’est pas une absence de modestie, ni d’humilité, mais la preuve d’une connaissance de soi, de ses capacités, de son implication. Il faut s’exercer et apprendre à être très à l’aise pour en parler. La modestie et l’humilité n’empêchent pas la connaissance de soi.
- Tenir compte des avantages en nature. Faites attention au type de salaire que vous négociez. Est-ce le salaire brut (rémunération globale avant impôts, cotisations sociales et autres déductions) ou le salaire net (ce qui rentrera dans votre poche chaque fin de mois) ? Ne négligez pas les avantages en nature (carburant, crédit de communication, prise en charge partielle ou totale de votre restauration sur le lieu du travail, etc.). Ils peuvent être considérables d’une entreprise à l’autre et valent leur pesant d’or.
- En cas de blocage par rapport au salaire demandé, négociez une augmentation de salaire qui entrera en vigueur dès que votre période d’essai sera validée. La durée de celle-ci varie et peut être de 3 mois, 6 mois, etc. selon les cas et les conventions collectives de travail. La période d’essai vous permettra de montrer à votre employeur ce que vous valez et permettra à l’employeur de mieux apprécier vos compétences.
Des questions ou suggestions ? Commentez ou écrivez-nous sur sprofessionalexperiences@gmail.com.
Stéphanie S.M.
Nous répondons ici à une question reçue par mail pour que d’autres lecteurs puissent en profiter.
Question : « Bonjour, j’aimerais savoir si au cours de la négociation de votre salaire, l’employeur ne vous satisfait pas, comment s’y prendre pour continuer les discussions pour une éventuelle satisfaction. »
Réponse : l’attitude à adopter dépend des raisons que l’employeur évoque pour refuser le salaire que vous demandez.
– Peut-être que le salaire demandé est effectivement trop élevé au regard de la grille salariale de l’entreprise, des salaires sur le marché, de votre expérience et compétences. Dans ce cas, renseignez-vous sur la politique d’augmentation de salaire dans l’entreprise (chaque année ? en fonction des performances ? d’une grille ?). Les salaires augmentent plus vite dans certaines entreprises que dans d’autres… En fonction de ces informations et de votre avis sur le salaire proposé (trop faible, convenable pour le moment), prenez votre décision.
– Si la raison principale est que l’employeur met en doute vos compétences, considérez le 3ème conseil donné dans l’article par notre experte en RH. Négociez une augmentation qui entrera en vigueur après la période d’essai et faites vos preuves.
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